Mandello a écrit:Ceci pour dire que si il doit être question de snobisme il y a bien un nom qui l'incarne c'est Lafite...
Le % des sommes investies dans le marketing et les matières sêches par rapport à ce qui est dépensé pour le travail dans les range et au chais est sans commune mesure entre un grand nom et un petit vigneron. Et pourtant, ça ne dit rien de la compétence du maître de chais ni des soins apportés à la vigne.
Sans parler des châteaux classés qui se font "discrètement" livrer du raisin aux vendanges parce qu'ils ont subis des intempéries mais ne peuvent se permettre de "rater" un millésime vu les sommes en jeu, rendement financier attendus par les investisseurs ou des emprunts à la banque. J'en connais aussi plusieurs qui font encore repiquer en 2005 d'autres millésimes "parce que c'est ce que le client veut acheter", même s'ils doivent en être à 3 fois le rendement autorisé pour ce millésime... ça éclaire sur leurs principes et l'attachement viscéral à la qualité de leur travail.
Alors le nom... c'est souvent pour l'image et l'autosatisfaction du consommateur qui peut de targuer d'être un fin connaisseur et de faire partie des happy few.
Semaine prochaine je suis invité au vernissage d'un client/pote à l'issue duquel est organisé une petite dégustation de plusieurs millésimes de l'Eglise-Clinet. Est-ce que je vais 100 fois plus apprécier ce Pomerol que le Côtes de Castillon bio du voisin intégriste ? Ça m'étonnerait... Par contre, si je l'avais acheté, j'aurais certainement tendance à être persuadé que oui, il est incomparablement meilleur, vu ce que j'aurai dépensé pour le mettre dans ma cave. En plus il est reconnu, vu le tarif.
Mébon, je dis ça parce que je suis un béotien inculte en matière de vin, je suis incapable de faire des cours dessus, je me borne à l'apprécier plus ou moins quand je le bois, de préférence en bonne compagnie.